jeudi 18 octobre 2012

19 octobre 2012 : 1re séance de Baroque XXI • Praxis

Lieu : université de Paris-Sorbonne, site Clignancourt (2, rue Francis de Croisset 75018 Paris), salle 117, de 16h à 19h.


Baroque XXI · Praxis est un laboratoire de recherche et d’expérimentation consacré à la pratique actuelle de la musique baroque.
  
Séance I.     19 octobre 2012. Rencontre inaugurale. Regards croisées : présentation du programme général. Avec la participation de Jan De Winne, Jean Duron, Jean-Christophe Frisch.

Voir l'argument de Baroque XXI Praxis ici.

Baroque XXI • Praxis



Baroque XXI · Praxis                                                                                                                                     
coordination : Théodora Psychoyou (Paris-Sorbonne) et Rafaël Palacios (CNSMDP)

Praxis. Toute action logique, surtout et principalement une action préméditée. La praxis est le processus d’une action dirigée vers une fin, l’œuvre est cet objet final.
(Souda, dictionnaire encyclopédique grec, fin du ixe siècle, notice « Praxis »)
L’objet de la musique est le son, sa fin est de plaire et de mouvoir en nous diverses passions.
(René Descartes, début du Compendium musicae (1618), ed. Abrégé de musique, Paris, 1668).


Argument
Baroque XXI · Praxis est un laboratoire de recherche et d’expérimentation consacré à la pratique actuelle de la musique baroque.

Baroque XXI
Le musicien est ontologiquement un Moderne, dans la mesure où, quel que soit son choix de répertoire, il fait acte de création, hic et nunc, lors qu’il chante ou joue d’un instrument. Dans cet acte de création, il se doit de prendre une position interprétative. Il convient d’évaluer et d’éclairer les critères de cet engagement nécessaire.

Praxis
Nous explorons la pratique actuelle de la musique baroque pour ce qu’elle engage une action musicale réflexive. Musiciens, musicologues et autres acteurs du processus musical (des facteurs d’instruments aux producteurs de spectacles, et dans l’interdisciplinarité) chercheront à circonscrire les contours de l’« orateur harmonique », idéal d’un musicien « parfait », qui sait chanter ou jouer un instrument « et qui sçait rendre raison de ce qu’il fait », selon les termes de théoriciens et musiciens du xviie siècle.

Nous souhaitons mobiliser nos recherches et nos expérimentations dans un mouvement cyclique où pratique et théorie s’alimentent mutuellement :
· une théorie mise en pratique de façon réflexive : en amont, en aspirant à se donner les moyens de rationnaliser ou de comprendre les enjeux des différents partis-pris interprétatifs ;
· une théorie mise en pratique de façon préméditée : en aval, en aspirant à nourrir la proposition musicale par une lecture critique des sources théoriques et historiques concomitantes à ce répertoire.

Laboratoire expérimental et interdisciplinaire
Nous souhaitons réunir de nombreux acteurs de la musique ancienne émanant de tous les domaines d’expertise, dans un espace d’échange et de réflexion constructif et ouvert. Cet espace cherche à dresser le cahier de charges d’une praxis musicale ; il a comme ambition d’explorer les conditions nécessaires à une prise de position interprétative.
Un premier périmètre de notre champ d’investigation englobe des questions relatives à l’acte musical, à la facture instrumentale, à la lecture critique des sources musicales et théoriques.

Programme
Mapping the terrain. Les usages et pratiques actuelles de l’interprétation de la musique baroque, objet en soi en constant mouvement, se fondent sur un corpus comprenant, par delà les sources anciennes du répertoire, des pratiques et de la théorie, aussi leur propre histoire, telle une discographie aujourd’hui conséquente, des « traditions » de transmission dans l’enseignement en conservatoire, des filiations des grandes figures du « renouveau » de la musique baroque et une littérature critique, récente, qui explore et discute l’histoire des pratiques, les modalités, finalités, articulations d’un objet « historiquement » informé mais essentiellement actuel. La question de la mise en ordre de ce savoir et savoir-faire pour sa transmission, ainsi que le conservatoire et l’université vocation à l’assurer, en transformant les postures, désirs et objectifs en cursus, invite à une nouvelle réflexion sur les bilans, les objectifs et les méthodes à mettre en œuvre, une réflexion que nous souhaitons poursuivre collégialement. Nous consacrerons les premières saisons de ce laboratoire à l’exploration de tout ce périmètre.

Lieu : université de Paris-Sorbonne, site Clignancourt (2, rue Francis de Croisset 75018 Paris), salle 117
trois vendredis en 2012-2013, 16h-19h

Séance I.     19 octobre 2012. Rencontre inaugurale. Regards croisées : présentation du programme général. Avec la participation de Jan De Winne, Jean Duron, Jean-Christophe Frisch.
Séance II.   Sources musicales : « pourquoi collectionner » / « manuscrits » ou Répertoire : « métissages ») selon disponibilités – date à venir
Séance III.  12 avril 2013. Des sources aux pratiques, autour de l’op. 6 de Corelli, avec Fabio Bonizzoni (Milan, La Risonanza) et Antonella D’Ovidio (Florence)

vendredi 1 juin 2012

Entretiens sur la musique ancienne en Sorbonne - 9e édition

Musique ancienne et transferts culturels 
Circulation, métamorphoses et transmission

Le jeudi 7 juin au Centre Clignancourt (2 rue Francis de Croisset, 75018 Paris)
Les vendredi 8 et samedi 9 juin à la Maison de la Recherche, salle D040 (28 rue Serpente, 75006 Paris) 

LAMaS soutient les journées doctorales annuelles Entretiens sur la musique ancienne en Sorbonne.


Informations et programme détaillé sur la page des Entretiens.


9e édition, sous la responsabilité scientifique de Françoise Depersin, Catherine Deutsch, Suzanne Kassian et Clémence Monnier


Une séance des travaux de lANR Musiconis, de même que les concerts de la Camerata baroque et de l'ensemble des étudiants du master-pro interprétation de la musique médiévale, qui proposent la Messe de la Sorbonne, accompagnent ces 9es Entretiens.

Argument
Depuis les années 1980, la notion de transferts culturels a pris une importance croissante dans les sciences humaines et sociales, contribuant à assouplir une vision compartimentée ou cloisonnée des phénomènes culturels pour mettre l’accent sur les processus d’interaction et de métissage. La neuvième édition des Entretiens sur la musique ancienne propose d’aborder les sources et le répertoire du vaste champ de la musique ancienne par ce biais épistémologique et, partant, de s’interroger sur l’apport de ces nouvelles perspectives à la discipline musicologique.
Les transferts culturels au sein de la sphère musicale se manifestent avant tout par le mouvement physique : déplacement des musiciens, des sources manuscrites et imprimées, des instruments de musique, à l’intérieur de l’Europe mais aussi au-delà de ses frontières. Ainsi, à travers la circulation des personnes et des objets, ce sont les styles musicaux qui se disséminent, les idées et les techniques qui se propagent. La réception d’un style, d’un compositeur ou d’une œuvre, à un lieu et un moment donnés, implique des appropriations et des hybridations, mais également des frictions et des résistances au modèle, ainsi qu'aux enjeux musicaux, esthétiques, sociaux, politiques ou autres qu’il véhicule. Quels sont les agents, les vecteurs et les réseaux de cette circulation, et quel impact cette dernière a-t-elle sur les styles musicaux, les techniques et les idées ?
Au-delà d’un strict point de vue géographique, les transferts se font également d’une sphère musicale à une autre, d’un genre à un autre, d’une œuvre à une autre. Le profane envahit le spirituel et les représentations du sacré, les frontières du savant et du populaire se brouillent, les œuvres se métamorphosent, et tissent des réseaux intertextuels. Par la transcription, l’arrangement, la paraphrase, le trope ou autres techniques similaires, les pièces se transforment et s’introduisent dans des espaces nouveaux, passent de la ville au couvent ou à l’église, de la scène au concert, de l’orchestre à la chambre, de la voix à l’instrument, autant de procédés qui redéfinissent leur constitution d’origine, mais aussi le cadre de leur exécution et de leur réception. Comment rendre compte des zones d’hybridation musicale qui viennent troubler nos catégories stylistiques et génériques ? Comment tracer les métamorphoses d’une œuvre, à travers ses imitations, citations, et réappropriations ? Enfin, comment ces phénomènes viennent-ils redéfinir les espaces, les modalités et les fonctions de la performance musicale ?
Les transferts comportent également une dimension temporelle, dans la mesure où ils s’inscrivent dans la durée au moyen de la mémoire et de sa transmission. Les textes et les figures de référence, les méthodes et les techniques se transmettent de génération en génération, mais ils sont aussi remis en question, réinterprétés, remodelés. Comment inscrire la diffusion de la musique et des idées dans sa dimension chronologique ? Comment les répertoires, les savoirs, mais aussi la mémoire des grandes figures sont-ils transmis, repensés et réinvestis au cours des décennies et des siècles ?
En examinant des objets d’étude aussi variés que les œuvres musicales, les musiciens, les techniques et les savoirs théoriques, les contributions s’attacheront à mettre en lumière un ou plusieurs aspects de ces différents types de transferts dans la musique ancienne.