vendredi 1 juin 2012

Entretiens sur la musique ancienne en Sorbonne - 9e édition

Musique ancienne et transferts culturels 
Circulation, métamorphoses et transmission

Le jeudi 7 juin au Centre Clignancourt (2 rue Francis de Croisset, 75018 Paris)
Les vendredi 8 et samedi 9 juin à la Maison de la Recherche, salle D040 (28 rue Serpente, 75006 Paris) 

LAMaS soutient les journées doctorales annuelles Entretiens sur la musique ancienne en Sorbonne.


Informations et programme détaillé sur la page des Entretiens.


9e édition, sous la responsabilité scientifique de Françoise Depersin, Catherine Deutsch, Suzanne Kassian et Clémence Monnier


Une séance des travaux de lANR Musiconis, de même que les concerts de la Camerata baroque et de l'ensemble des étudiants du master-pro interprétation de la musique médiévale, qui proposent la Messe de la Sorbonne, accompagnent ces 9es Entretiens.

Argument
Depuis les années 1980, la notion de transferts culturels a pris une importance croissante dans les sciences humaines et sociales, contribuant à assouplir une vision compartimentée ou cloisonnée des phénomènes culturels pour mettre l’accent sur les processus d’interaction et de métissage. La neuvième édition des Entretiens sur la musique ancienne propose d’aborder les sources et le répertoire du vaste champ de la musique ancienne par ce biais épistémologique et, partant, de s’interroger sur l’apport de ces nouvelles perspectives à la discipline musicologique.
Les transferts culturels au sein de la sphère musicale se manifestent avant tout par le mouvement physique : déplacement des musiciens, des sources manuscrites et imprimées, des instruments de musique, à l’intérieur de l’Europe mais aussi au-delà de ses frontières. Ainsi, à travers la circulation des personnes et des objets, ce sont les styles musicaux qui se disséminent, les idées et les techniques qui se propagent. La réception d’un style, d’un compositeur ou d’une œuvre, à un lieu et un moment donnés, implique des appropriations et des hybridations, mais également des frictions et des résistances au modèle, ainsi qu'aux enjeux musicaux, esthétiques, sociaux, politiques ou autres qu’il véhicule. Quels sont les agents, les vecteurs et les réseaux de cette circulation, et quel impact cette dernière a-t-elle sur les styles musicaux, les techniques et les idées ?
Au-delà d’un strict point de vue géographique, les transferts se font également d’une sphère musicale à une autre, d’un genre à un autre, d’une œuvre à une autre. Le profane envahit le spirituel et les représentations du sacré, les frontières du savant et du populaire se brouillent, les œuvres se métamorphosent, et tissent des réseaux intertextuels. Par la transcription, l’arrangement, la paraphrase, le trope ou autres techniques similaires, les pièces se transforment et s’introduisent dans des espaces nouveaux, passent de la ville au couvent ou à l’église, de la scène au concert, de l’orchestre à la chambre, de la voix à l’instrument, autant de procédés qui redéfinissent leur constitution d’origine, mais aussi le cadre de leur exécution et de leur réception. Comment rendre compte des zones d’hybridation musicale qui viennent troubler nos catégories stylistiques et génériques ? Comment tracer les métamorphoses d’une œuvre, à travers ses imitations, citations, et réappropriations ? Enfin, comment ces phénomènes viennent-ils redéfinir les espaces, les modalités et les fonctions de la performance musicale ?
Les transferts comportent également une dimension temporelle, dans la mesure où ils s’inscrivent dans la durée au moyen de la mémoire et de sa transmission. Les textes et les figures de référence, les méthodes et les techniques se transmettent de génération en génération, mais ils sont aussi remis en question, réinterprétés, remodelés. Comment inscrire la diffusion de la musique et des idées dans sa dimension chronologique ? Comment les répertoires, les savoirs, mais aussi la mémoire des grandes figures sont-ils transmis, repensés et réinvestis au cours des décennies et des siècles ?
En examinant des objets d’étude aussi variés que les œuvres musicales, les musiciens, les techniques et les savoirs théoriques, les contributions s’attacheront à mettre en lumière un ou plusieurs aspects de ces différents types de transferts dans la musique ancienne. 


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